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ÊTRE

« Être » est la première création artistique de la compagnie DTS. Habituée de la scène et de la compétition, cette dernière a décidé, cette fois-ci, de poser ses valises dans un lieu emblématique de la capitale belge : le musée de la Bande Dessinée de Bruxelles. Au cours de … représentations réparties sur le week-end du 1er et 2 juillet 2023, les danseurs et chorégraphes invitent le public à participer à une expérience inédite convoquant à la fois les sens et les émotions. Entre messages universels et parcours individuel sur la quête de soi, la compagnie DTS emmène le spectateur dans un voyage réflexif et artistique nouveau.

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Aube

Néanmoins, il existe un début à toute chose. A toute journée, précède l’aube. Infime moment de clarté et premier rayon de soleil. Ni voyez pas une introduction mais plutôt la reprise d’un cycle infini. Un éveil des sens, des émotions. Une prise de contact. Le spectateur assiste à ce moment précis où tout semble prendre vie. Là où tout n’était que vide et silence, s’anime soudain corps et mouvements. Les premières sonorités résonnent. Une sensation de chaleur s’installe. Etincelle spontanée qui invite le spectateur à s’immerger dans cette expérience personnelle et collective. Se donne à voir, autour de lui, l’expression multiple d’une notion unique par le biais des différents groupes. Bientôt, l’espace qui les séparait n’existe plus. Ils font tous partie de la même expérience, du même questionnement : qu’est-ce que ETRE ?

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Quasard

L’impulsion est donnée, le décor est planté. Les corps prennent racines et s’ancrent dans l’espace. Ils puisent dans le sol l’énergie nécessaire. Dans cet environnement nouveau, éclot une être vivant connecté à la terre par des corps noueux. Il s’élève, grandit et croit mais reste ancrer. Il s’épanouit dans un cadre de bienveillance et de transmission. Il est en connexion avec les autres. Il prend vie. Dans cette ascension fulgurante en quête de soi, solidarité et épanouissement personnel se côtoient. Des choix s’imposent. Des directions sont prises. Les branches se croisent, s’emmêlent et parfois se brisent. Au grés des vents, se construit une expérience, une identité. Dans un éternel sentiment de déconstruction et de reconstruction, les corps communiquent. Ils gravitent les uns autour des autres et se mélangent. L’être n’est plus, il devient.

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Passager Clandestin

S’épanouir, tel est le chemin que chacun souhaite emprunter. Etendre ses branches vers d’autres espaces. L’être cherche à explorer, à rencontrer l’autre. Il s’épanouit individuellement et socialement. Lorsque l’être se construit, il doit cependant faire face à l’autre. Il ne peut être totalement libre de ses pensées et actions. Il vit en communauté, il fait société. Dès lors, il ne peut se mouvoir ou communiquer en totale liberté. Par moment, l’être est contraint à rester figé à une place qu’on lui a destinée. La société s’impose à lui avec ses règles et ses codes. Il devient alors spectateur. C’est justement cette place imposée qui est expérimentée dans ce tableau. En assignant des places définies aux spectateurs, la création entend amener une véritable réflexion sur la confrontation entre individualité et communauté. Le spectateur fait partie de l’ensemble, de la formation. Pourtant, son état naturel renvoie à un sentiment contradictoire de passivité. Intégré contre son gré dans cet ensemble actif et mobile, il devient alors un véritable passager clandestin de la création artistique.

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Disgression

Malgré les influences de la société, l’être est un individu en perpétuel questionnement. Il ne se laisse pas enraciner dans sa passivité. Il cherche continuellement à s’auto-déterminer, se construire en opposition, en confrontation ou en accord avec l’autre. Il construit sa propre individualité. Il définit sa propre vision, sa propre sensibilité. C’est d’ailleurs ce qu’offre la performance de Dikay. Artiste et orateur, Dikay brise les codes de la création. Il prend une place inédite dans celle-ci. Il transcende les mouvements du corps pour convoquer l’oralité. De narrateur d’une expérience collective, il devient l’orateur d’une sensibilité, d’une perception unique, personnelle, singulière et authentique. Une véritable disgression qui rappelle au spectateur la nécessité du libre arbitre et de l’esprit critique.

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Etre ou ne paraitre

La singularité laisse place à la masse. L’individu laisse place au collectif. L’être se définit par son appartenance à un groupe, à un ensemble. Il n’existe plus uniquement individuellement. L’être se veut collectif. La subjectivité s’efface au profit de l’homogénéité. L’être ressemble à n’importe quel autre individu. Ce qui le rendait unique s’efface. Tel un essaim, le groupe se déplace. Il prend forme et mouvement. Il vibre au rythme des énergies et des musicalités. L’ensemble lutte contre les dissonances et les perturbations. Dans cette ensemble organique et harmonieux, l’individualité tente de s’exprimer et d’occuper l’espace. Les identités tentent d’émerger. Les mouvements du corps brisent et s’opposent à la neutralité du visage et de l’apparence. Être ou ne paraitre, tel est la question.

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Sous Tensions

Au cours de son existence, chaque être fait face à des moments de tensions. Internes comme externes, ces dernières viennent fragiliser l’écorce et font plier les branches solides. Sous tensions, l’être est mis à rude épreuve. Entre doutes, questionnements et émotions, il tente de faire face. Les spectateurs sont invités à prendre part à cette performance unique en tenant des membranes fines et élastiques rattachées à un être en questionnement. Véritables continuités de l’individu les bandes qui constituent la robe se retrouvent manipulées par des mains extérieures, des corps étrangers. Les trajectoires tissées par ces individus connus ou inconnus forment un ensemble complexe de liens et d’influences. Ces dernières sont parfois mises sous tensions. Par moment, il y a du relâchement et de l’apaisement. Au gré des mouvements et déplacements, ils s’emmêlent, ils se transforment et parfois cèdent. Entre perte de contrôle et prise de conscience, le tableau plonge le spectateur dans un moment tensions et d’émotions.

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Grow

Dans cet ultime tableau, la compagnie se reforme. Elle s’affirme et croit. S’anime une dernière fois. Chaque être est grandi par les expériences multiples qui les ont traversés. Ils portent en eux la bienveillance de leur éveil. Riche d’une identité affirmée, ils progressent dans une société marquée par le sceau de l’homogénéité. L’expression de sa propre individualité fait face à la collectivité. Il ne plie pas sous les vents et les marées que peuvent être les pressions externes et internes. Les doutes les nourrissent. L’être croit.

Etre, c’est une expérience individuelle, singulière et personnelle. Aucun ne perçoit, ne vit, ne ressent les choses comme l’autre. Finalement, être, est une construction unique et perpétuelle.

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